Commençons par l’évidence : le rap américain est enraciné profondément dans la culture afro-américaine. Au cœur de cette genèse, des styles comme le funk, la soul et le jazz ont joué des rôles cruciaux.
Le funk : la dynamique dansante du rap
Le funk des années 70, popularisé par des artistes comme James Brown ou Parliament-Funkadelic, a apporté son groove inimitable. Ces basses puissantes et ce rythme syncopé sont devenus des piliers du rap, particulièrement grâce à l’usage massif du sampling. Des morceaux comme "The Payback" de James Brown ont été triturés, découpés, remixés par des producteurs hip-hop tels que Dr. Dre ou DJ Premier.
La soul : transmettre des émotions
Ray Charles, Aretha Franklin, ou encore Stevie Wonder ont fait école dans leur manière de transmettre des émotions brutes. On retrouve cet héritage dans les prods qui intègrent des samples de voix chaudes ou de chœurs gospel, comme les classiques de Kanye West ("Jesus Walks") ou les beats soulful de J Dilla.
Le jazz : l'impro et la liberté
La spontanéité du jazz, notamment celle des géants comme Miles Davis ou John Coltrane, a influencé directement des artistes comme A Tribe Called Quest, The Roots ou Kendrick Lamar. Albums comme "To Pimp A Butterfly" (Kendrick Lamar) revisitent clairement cette histoire. Le rappeur ne se contente pas du texte, il le joue comme un instrument au sein d’un ensemble musical, parfois proche d’une jam session pure.