Avant tout, retour aux origines. Le battle rap est né dans les années 1980, véritable extension des cyphers (cercle de rappeurs freestyle) des rues new-yorkaises. À l’époque, les battles étaient sans pitié, souvent tenus dans des petits clubs ou carrément sur les trottoirs des quartiers populaires. Là où certains MCs s’entraînaient pour perfectionner leur prose, d’autres voyaient ces affrontements comme une opportunité de se faire un nom.
C’était brut. Pas de micro impeccable, pas de projecteurs, juste des rimes spontanées et le charisme du rappeur face à son adversaire. Parmi les pionniers, des figures comme Kool Moe Dee ont marqué les esprits avec des clashes mémorables, à l’image de son battle légendaire contre Busy Bee en 1981.
Dans les années 90, avec la montée du rap comme genre dominant, le battle rap restait ancré dans un format underground. Les mixtapes circulaient, capturant les performances dans une qualité souvent bancale, mais avec une atmosphère vraie (« grimy », comme diraient les puristes). Ce sont ces mêmes racines qui lui ont donné son authenticité unique, mais qui limitaient encore son expansion. Tout était local, improvisé, en dehors des caméras… pour le moment.