Le rap débarque en France dans les années 1980, porté par la vague hip-hop venue des États-Unis. Des films comme Wild Style ou Beat Street, des documentaires tels que Style Wars, et des artistes comme Grandmaster Flash ou Run DMC créent l’étincelle : dans les quartiers populaires français, la jeunesse capte l’énergie de cette culture. Mais l’implantation de cette sous-culture urbaine ne se fait pas sans mal. À l’époque, les médias et les maisons de disques considèrent le rap comme une mode éphémère, un simple phénomène de copie américaine dépourvu d’identité propre.
Des artistes comme Dee Nasty, pionnier du DJing en France, tentent tant bien que mal de poser les premières fondations. En 1984, Dee Nasty produit l’un des premiers albums de rap français, Paname City Rappin’, un projet confidentiel mais essentiel pour alimenter une scène encore balbutiante. Quelques groupes émergent aussi dans l’underground, comme les crew de danseurs et rappeurs issus des Zulu Kings français.

Mais le problème, à cette époque, c’est que le rap français peine à s'émanciper du modèle américain. La question de la langue est centrale : peut-on rapper en français ? Des artistes comme Lionel D ou MC Solaar prouvent que oui, mais il faudra attendre la démocratisation du rap dans les années 90 pour que ce style s’impose vraiment.