Le sampling, c’est l’essence du hip-hop, mais aujourd’hui, c’est aussi un jeu avec les limites légales.
-
L'aspect légal : Depuis les procès contre Biz Markie (1991) ou Daft Punk en France, les majors traquent l’usage non déclaré. En 2023, la (SACEM) a enregistré une hausse de 40% des demandes de clearance de samples sur le territoire français (source : SACEM).
-
Conséquence : Certains beatmakers font maintenant appel à des compositeurs qui rejouent des samples (ex : les “interpolations”), afin d’éviter les placements litigieux. Un game qui a transformé la scène underground mais aussi les hits mainstream.
Dans le dernier projet collectif du New York Sample Choir, par exemple, la quasi-totalité des sons sont des réinterprétations live de samples soul originaux — pour éviter le couperet juridique (cf. Pitchfork). À Paris, Kore a récemment révélé qu’il travaillait avec des musiciens pour recréer l’ambiance samplée de Serge Gainsbourg sur des albums de rap.
La guerre des vibes : identité new-yorkaise contre french touch
À New York, malgré l’internationalisation du rap, certains puristes défendent un son “boom-bap” typique, basé sur le sample brut. Statik Selektah ou DJ Premier refusent de céder davantage à la tentation des sons électroniques “cleans”.
À Paris, les producteurs revendiquent une hybridation assumée. La French Touch – alliance de samples de disco/funk/electro – se glisse dans le hip-hop, comme chez Myth Syzer ou Dabeull, croisant les genres et brouillant les lignes entre rap, house et electro.