Ce n’est pas à Londres, Manchester ou Birmingham qu’on voit ce genre d’alliance aussi naturellement qu’à Liverpool. Parce qu’ici, le football c’est l’âme de la ville — ce qu’on appelle “Scouse Power” : une tradition de résistance (de la grève des dockers à l’affaire Hillsborough), une fierté ouvrière, une solidarité hors norme. Historiquement, les clubs s’impliquent dans la vie locale, par l’action sociale, les banques alimentaires et la défense des plus faibles.
En 2016 déjà, le “Fans Supporting Foodbanks” avait été initié dans la ville : collecte massive lors des jours de match, direction les familles précaires des quartiers nord. Avec la pandémie, le switch est automatique. Les stadiers qui d’habitude filtrent les supporters utilisent leur savoir-faire auprès de publics nouveaux, mais le principe reste le même : protéger, rassurer, organiser.
Côté ambiance, ceux qui ont vécu ces moments racontent : “C’était bizarre, mais tu retrouves aussi l’esprit du stade, cette chaleur, le respect entre nous,” confie un steward sur Sky Sports News (avril 2020). Même les managers d’enseigne, parfois fébriles au début, soulignent comment la présence des stadiers “a changé le mood”, rendant les lieux plus humains alors que la peur coulait dans les veines de la ville.