La question ne date pas d’hier. Voici les erreurs qui se répètent, année après année.
1. Recrutement à court terme = difficultés à la revente
Regarde le recrutement marseillais depuis l’époque McCourt : beaucoup de joueurs signés à 24-27 ans, souvent avec expérience, coûteux en salaire, mais pas forcément "bancables" pour les clubs européens qui cherchent du potentiel à valoriser. Cette politique pénalise la revente :
- Peu de profils jeunes signés à bas coût, qui montent en valeur (ex: Kamara oui, mais il part libre...)
- Des éléments au salaire surélevé, difficiles à refourguer sans leur faire prendre une décote majeure (Strootman, Radonjić, Luis Henrique…)
- Manque d’anticipation sur les contrats : trop de joueurs laissent filer leur bail ou négocient en force la sortie
2. Une image "foire aux bonnes affaires"
Sur le marché, l’OM traîne la réputation d’un club vendeur sous pression. Les clubs acheteurs savent que le club doit vendre "pour équilibrer ses comptes", alors ils attendent la fin du mercato, font monter la pression, et récoltent des joueurs en promo. Les agents le savent, les concurrents aussi. Par définition, tu ne fais jamais un deal au top quand ça sent la braderie.
3. Contraintes économiques et pression du fair-play financier
Depuis la saison 2017-2018, l’OM est souvent épinglé par la DNCG et la FIFA sur la question des finances (L’Équipe). Besoin urgent d’équilibrer les comptes, volonté de réduire la masse salariale, contrats surdimensionnés : tout pousse à vendre vite, parfois n’importe comment. Ça ne laisse aucune marge de négociation.
- En 2020 et 2021, le club vise des ventes de plus de 80 M€ pour rentrer dans les clous UEFA, mais se contente de 40-45 M€ en fin de mercato.
- L’an dernier, seuls Pol Lirola et Duje Ćaleta-Car ont rapporté un vrai billet (environ 8 et 10 M€), dans un effectif qui aurait pu – sur le papier – générer bien plus.
4. Gestion sportive instable : l’effet de la valse des coachs et des projets
Changement constant de coachs, de directeurs sportifs, de stratégies : impossible de construire une politique de valorisation cohérente. Les joueurs une saison "bankables" deviennent indésirables la suivante, perdent de la valeur faute de temps de jeu ou sont désaccordés avec la philosophie du nouveau technicien.
Ce manque de stabilité, c’est la hantise des clubs-scouts étrangers : ils cherchent des valeurs sûres, des réussites suivies sur la durée. L’OM a du mal à mettre en lumière la progression de ses éléments, là où Lille valorise, Monaco bonifie, et Lyon propulse.